Ca me parle beaucoup, j'ai deux filles (4 et 7 ans) et 8 livres, tous écrits depuis que je suis mère, à côté de mon travail de pigiste. J'en ai notamment écrit un en post-partum de ma deuxième fille (de ses 4 à 10 mois), alors que je la gardais à plein temps, que je rebossais à mi-temps et que je révisais / passais mon code à côté. Je ne sais toujours pas comme j'ai pu faire ça, ça me semble très déraisonnable 4 ans plus tard, et je sais que ma santé mentale en a pris un coup à ce moment-là. Mais paradoxalement c'est le livre dont je suis le plus fière, est-ce que le post-partum nourrit la créativité ? En tout cas, ça soulève de vraies questions : comment et quand donne-t-on aux mères des heures de liberté, notamment pour écrire ? La "chambre à soi" semble inaccessible quand on est une jeune mère.
Merci beaucoup pour ce retour ! En effet, ça pose beaucoup d'enjeux de privilèges, de temps à soi, de temps incompressible, de santé mentale etc. Merci pour vos mots et bravo pour vos accomplissements !
Tellement intéressant ! Je suis justement en train de lire “Le mal joli”, d’Emma Becker. Elle décrit une scène hilarante, qui encapsule aussi très bien cette lutte. Un soir, elle tente d’écrire “pendant les sept minutes que ça prendra aux coquillettes de cuire”, avec pour fond sonore la télé et “les mélopées incessantes des enfants”… et elle résume très bien toute la dissonance qui existe entre mère de famille et écrivaine.
Mille mercis pour cet article, je me reconnais dans de nombreux passages et ... mauvaise nouvelle : cela ne s'arrange pas forcément quand les enfants grandissent, surtout quand tu travailles de chez toi (qui est également chez eux) ;-) Mais on apprend a composer chaque jour en fonction des autres et l'état d'épuisement n'est clairement pas le même. Je vis aujourd'hui une créativité plus sereine qu'hier. Courage et bravo !
J'ai eu 2 enfants en l'espace de 3 ans et je me reconnais tellement dans cette forme de désespoir de ne pas se sentir en mesure d'offrir son meilleur nectar.
Et pourtant c'est en allaitant mon bébé à 4-5h du mat que j'ai mes meilleures fulgurances.
C'est une période où notre santé mentale en prend un sacré coup... Comme toi, je cumule (cumulais), la triple casquette de pigiste, autrice et maman (un grand de 8 ans, une petite qui a 18 mois). Comme toi, je me suis retrouvée à travailler sur un manuscrit alors que ma fille venait de naître. J'ai écris (celui-ci et le suivant tant qu'à se ruiner un peu plus la santé) avec elle endormie en porte-bébé, dans ces espaces que m'offraient les (longs) temps pré-endormissement (dans ma tête en priant de ne pas perdre le texte le temps de regagner mon ordinateur... pari perdu une fois sur deux). J'ai cumulé les piges intensives et le fait de la garder avec moi quotidiennement. Insatisfaction et frustration... Ne pas arriver à avancer. Commencer et s'arrêter. Etre toujours dépendante des horaires de chacun mais n'avoir jamais cinq minutes rien qu'à moi...
En avril dernier, j'ai frôlé le burn-out et comme le boulot se raréfiait, c'est lui que j'ai mis entre parenthèse. Je privilégie ma fille et les livres même si ces derniers sont, comme tu le dis là-aussi très justement, énergivores, pour un succès potentiel et un revenu inexistant. C'est compliqué, c'est périlleux au quotidien, mais je n'avais plus la force de me démultiplier. Néanmoins, effectivement, la créativité émerge aussi de ses contraintes : je n'ai jamais eu autant d'idées, comme quoi... !
Et je rejoins le commentaire d'Anne-Florence : comment et quand donne-t'on aux mères des heures de liberté pour écrire ? La réponse semble être jamais (ou très peu) malheureusement...
Les trésors d’ingéniosité que les femmes déploient pour juste exister ! Merci pour cet article éclairant que j’ai été ravie de lire en écho à mon dernier article sur la place des mères dans la littérature.
Pour ma part j'ai vécu la maternité comme un booster incroyable de créativité, et donc à la fois extrêmement puissant et frustrant car j'ai très peu de temps à y accorder. Mais le bouillonnement que je ressens à chaque fois que je m'installe pour écrire est bien plus fort qu'il ne l'a jamais été.
Je me suis reconnue dans les mots de Martine Delvaux à ce sujet :
« Comment était ma vie avant? je me demande ce qui m’intéressait, et si c’était écrire, parce que les mots ont commencé à arriver vraiment en t’attendant, et ils sont venus en rafales avec toi, ils ont frappé à la porte en même temps que toi, comme si tu étais un rempart contre la mort et l’ennui. »
Actuellement enceinte de 8 mois, maman d'une petite de deux ans qui ne veut plus faire ses nuits, je dois rendre un manuscrit... aujourd'hui ! Alors ton texte me parle. J'ai cru ne jamais y arriver. Pour ma part, j'ai lâché sur le côté "perfectionnisme" de l'écriture. Avec pour seul mantra "Mieux vaut fait que parfait". L'insatisfaction dont tu parles qui va avec... Courage à toutes les mamans ou futures mamans qui écrivent. Et sois fière d'avoir fini ton essai, peut importent les délais. C'est énorme, bravo !
Merci infiniment pour tes encouragements :) ça fait chaud au coeur et bravo pour ton projet ! Moi aussi j'ai lâché le côté perfectionniste, car pas le choix... Parfois, la parentalité ça aide aussi à se recentrer et à tenir le cap même quand on se dit qu'on ne va jamais y arriver... Force et courage pour les nuits <3
Ca me parle beaucoup, j'ai deux filles (4 et 7 ans) et 8 livres, tous écrits depuis que je suis mère, à côté de mon travail de pigiste. J'en ai notamment écrit un en post-partum de ma deuxième fille (de ses 4 à 10 mois), alors que je la gardais à plein temps, que je rebossais à mi-temps et que je révisais / passais mon code à côté. Je ne sais toujours pas comme j'ai pu faire ça, ça me semble très déraisonnable 4 ans plus tard, et je sais que ma santé mentale en a pris un coup à ce moment-là. Mais paradoxalement c'est le livre dont je suis le plus fière, est-ce que le post-partum nourrit la créativité ? En tout cas, ça soulève de vraies questions : comment et quand donne-t-on aux mères des heures de liberté, notamment pour écrire ? La "chambre à soi" semble inaccessible quand on est une jeune mère.
Merci beaucoup pour ce retour ! En effet, ça pose beaucoup d'enjeux de privilèges, de temps à soi, de temps incompressible, de santé mentale etc. Merci pour vos mots et bravo pour vos accomplissements !
Tellement intéressant ! Je suis justement en train de lire “Le mal joli”, d’Emma Becker. Elle décrit une scène hilarante, qui encapsule aussi très bien cette lutte. Un soir, elle tente d’écrire “pendant les sept minutes que ça prendra aux coquillettes de cuire”, avec pour fond sonore la télé et “les mélopées incessantes des enfants”… et elle résume très bien toute la dissonance qui existe entre mère de famille et écrivaine.
Merci beaucoup pour la ref ! ça donne envie de le lire !
Mille mercis pour cet article, je me reconnais dans de nombreux passages et ... mauvaise nouvelle : cela ne s'arrange pas forcément quand les enfants grandissent, surtout quand tu travailles de chez toi (qui est également chez eux) ;-) Mais on apprend a composer chaque jour en fonction des autres et l'état d'épuisement n'est clairement pas le même. Je vis aujourd'hui une créativité plus sereine qu'hier. Courage et bravo !
Merci pour tes encouragements et pour le retour d'expérience ;)
J'ai eu 2 enfants en l'espace de 3 ans et je me reconnais tellement dans cette forme de désespoir de ne pas se sentir en mesure d'offrir son meilleur nectar.
Et pourtant c'est en allaitant mon bébé à 4-5h du mat que j'ai mes meilleures fulgurances.
Merci pour ton partage <3 soutien pour l'allaitement, les nuits, etc.
C'est une période où notre santé mentale en prend un sacré coup... Comme toi, je cumule (cumulais), la triple casquette de pigiste, autrice et maman (un grand de 8 ans, une petite qui a 18 mois). Comme toi, je me suis retrouvée à travailler sur un manuscrit alors que ma fille venait de naître. J'ai écris (celui-ci et le suivant tant qu'à se ruiner un peu plus la santé) avec elle endormie en porte-bébé, dans ces espaces que m'offraient les (longs) temps pré-endormissement (dans ma tête en priant de ne pas perdre le texte le temps de regagner mon ordinateur... pari perdu une fois sur deux). J'ai cumulé les piges intensives et le fait de la garder avec moi quotidiennement. Insatisfaction et frustration... Ne pas arriver à avancer. Commencer et s'arrêter. Etre toujours dépendante des horaires de chacun mais n'avoir jamais cinq minutes rien qu'à moi...
En avril dernier, j'ai frôlé le burn-out et comme le boulot se raréfiait, c'est lui que j'ai mis entre parenthèse. Je privilégie ma fille et les livres même si ces derniers sont, comme tu le dis là-aussi très justement, énergivores, pour un succès potentiel et un revenu inexistant. C'est compliqué, c'est périlleux au quotidien, mais je n'avais plus la force de me démultiplier. Néanmoins, effectivement, la créativité émerge aussi de ses contraintes : je n'ai jamais eu autant d'idées, comme quoi... !
Et je rejoins le commentaire d'Anne-Florence : comment et quand donne-t'on aux mères des heures de liberté pour écrire ? La réponse semble être jamais (ou très peu) malheureusement...
Les trésors d’ingéniosité que les femmes déploient pour juste exister ! Merci pour cet article éclairant que j’ai été ravie de lire en écho à mon dernier article sur la place des mères dans la littérature.
Merci pour votre lecture et votre retour :)
Pour ma part j'ai vécu la maternité comme un booster incroyable de créativité, et donc à la fois extrêmement puissant et frustrant car j'ai très peu de temps à y accorder. Mais le bouillonnement que je ressens à chaque fois que je m'installe pour écrire est bien plus fort qu'il ne l'a jamais été.
Je me suis reconnue dans les mots de Martine Delvaux à ce sujet :
« Comment était ma vie avant? je me demande ce qui m’intéressait, et si c’était écrire, parce que les mots ont commencé à arriver vraiment en t’attendant, et ils sont venus en rafales avec toi, ils ont frappé à la porte en même temps que toi, comme si tu étais un rempart contre la mort et l’ennui. »
Merci beaucoup pour cette réflexion et vos mots. Et oui, je suis d'accord, la parentalité est aussi une grande source d'inspiration :)
Actuellement enceinte de 8 mois, maman d'une petite de deux ans qui ne veut plus faire ses nuits, je dois rendre un manuscrit... aujourd'hui ! Alors ton texte me parle. J'ai cru ne jamais y arriver. Pour ma part, j'ai lâché sur le côté "perfectionnisme" de l'écriture. Avec pour seul mantra "Mieux vaut fait que parfait". L'insatisfaction dont tu parles qui va avec... Courage à toutes les mamans ou futures mamans qui écrivent. Et sois fière d'avoir fini ton essai, peut importent les délais. C'est énorme, bravo !
Merci infiniment pour tes encouragements :) ça fait chaud au coeur et bravo pour ton projet ! Moi aussi j'ai lâché le côté perfectionniste, car pas le choix... Parfois, la parentalité ça aide aussi à se recentrer et à tenir le cap même quand on se dit qu'on ne va jamais y arriver... Force et courage pour les nuits <3